Travailler sur une plage, inexorablement et fatalement parcourue, balayée et nettoyée par les vents et la marée, accentue à l’extrême ce caractère éphémère qui fait l’essence même du graffiti.

Lorsque la mer se retire, la plage devient infinie, et avec elle, l’espace de travail, dans un élargissement du champ des possibles étourdissant et jubilatoire. Plus aucune limite, alors, pour l’écriture qui se fait exutoire. Plus aucune entrave, alors, pour le râteau qui, en se contentant de gratter le sable, donne vie comme par magie à une œuvre monumentale.
Pour quelques heures… car cette œuvre — la plus écologique qui puisse être, notons-le au passage — est vouée à disparaître sans laisser de traces. Heureusement, le drone, en réalisant une vue aérienne de l’œuvre, vient fixer l’instant et immortaliser le travail (un livre est en préparation à partir de ces vues prises par drone).